Depuis près de 30 ans ils attendaient une loi pour un salaire minimum de la profession des infirmiers et auxiliaires de santé,
un juge de la cour suprême du pays met fin à leur courte joie.
Ce 21 septembre, malgré la forte chaleur qui s'abat sur la ville de Cuiaba, une grande partie des infirmiers de toute la région se sont réunis pour manifester contre une décision d'un juge de la court suprême du pays.
En effet, après qu'une loi ait accordé un minimum salarial à l'ensemble de la profession des infirmiers et auxiliaires de santé à cause de la disparité salariale entre les organismes de santé et entre les organismes de santé publics et privés, le juge Luis Roberto Barroso de la cour suprême suspend la loi à la demande des organismes de santé privés causant ainsi la colère de l'ensemble de la profession dans le pays.
Cette manifestation s'est propagé à l'ensemble du pays, pour certains les menaces à peine voilés de licenciement en cas de continuation de la manifestation.
L'incompréhension de cette décision est d'autant plus grande car le pays a payé un lourd tribut à l'issue de la période COVID où le corps médical en général et les infirmiers en particulier ont été fortement sollicités.
La disparité salariale dans une même ville pour des infirmiers avec la même expérience pouvant aller du simple au double, la profession souhaite d'une part une revalorisation de leurs salaires et d'autre part un minimum salarial pour l'ensemble de la profession pour en finir avec l'injustice et la main mise des groupes de santé privés sur les salaires des infirmiers.
Ce minimum salariale concerne l'ensemble des personnels de santé hors médecins, ainsi les aides soignantes sont également directement concernés.
Même si cette manifestations a réussi à mobiliser l'ensemble des personnels de santé, les services de santé publics et privés restent ouverts et actifs avec au moins 50% des effectifs dans les services d'urgence et 30% dans les autres services.
L'augmentation salariale approuvé par les deux assemblées c'est l'une des mesures prises par le gouvernement actuel à la veille des élections qui devrait entrer en vigueur dès octobre 2022.
Le magistrat ayant suspendu la loi a comme principale argumentation la préoccupation des conséquences de cette augmentation sur les services de santé. Le seul problème c'est que la demande de suspension émane des organismes de santé privés et non publics ce qui laisse penser à une entrave des organismes de santé privés pour conforter leurs bénéfices.
En outre ce même magistrat a été nommé directement par Dilma Roussef (ancienne présidente et principale aliée de Lula) ce qui risque de ne pas arranger les choses pour les élections de Lula.